Après la course de la Madone, je me suis gentiment fait chambré par Vincent sur son Blog.
Il a raison, je pars trop vite et je ne force pas assez dans les côtes.
Aujourd'hui, promis juré, j'essayerai de faire mieux.
Un départ à 17h30 en vaut bien un à minuit ! Il fait nuit noire lorsque le coup de feu retenti. Je me suis placé en milieu de paquet, à coté de Vincent et je vois Mame légèrement devant moi , à 5 m à gauche. Après le départ, je le rejoindrai, avais je pensé. Seulement, voilà ! On est dans le village et il n'est pas facile de doubler. Heureusement arrive la première côte, forte mais goudronnée. J'accélère un peu pour remonter des places... toujours pas de Mame !
Je le rattrape juste en haut de la côte. Nous devisons tranquillement sur un chemin agricole bien large. Des flaques d'eau ou de boue agrémentent la monotonie.... puis je commence à accélérer. J'ai été calme, j'ai tenu au moins 1 km avant d'aller plus vite. Je commence à doubler, mais j'ai du mal à me situer dans la course. Je dois être loin de la tête... mais à quelle place ?
Un petit single, je double dans les herbes.
Plus loin, un signaleur brule une torche et nous encourage. Sympa... même si ça nous aveugle avant la descente. Je profite de celle ci pour grignoter encore quelques places. Finalement, c'est sympa de partir « doucement ». Vient la deuxième côte et on me double pour la première fois... c'est Vincent ! Le bougre ! Je me rappelle de ses conseils du début : « pars doucement » « je viens là pour me promener »...ouais ! Ouais ! Ouias ! C'était un truc pour me gratter encore une fois !
Mais impossible de le suivre...
La côte est fine, c'est la descente : je pars en chasse !
Mais la nuit, tous les trailers sont gris et toutes les lampes se ressemblent. J'en rattrape quelques uns, mais toujours pas de Vincent. Je double un « gilou » qui a l'air bien connu localement. Sa frontale éclaire très fort. Trop fort. Je n'aime pas avoir un phare dans le dos. Ce n'est pas raisonnable, mais je sprint pour échapper à sa portée. Voilà ! Je retrouve ma pénombre habituelle. Les ombres des herbes dansent devant moi, donnant l'impression de regarder une télé 3D sans lunette et sans couleur. Nous passons derrière l'élevage où nous avons acheté notre chien. Je prends mon unique gel. 7Km, c'est un peu tôt, mais je sais que bientôt il y aura la troisième côte, longue et forte.
Un long faux plat nous y amène. Je maintiens le rythme élevé. Un virage à droite après une maison. Le changement de pente est si fort et si brutal que je trébuche de surprise.
J'arrive à trouver un rythme de course qui me mènera en haut à presque 8km/h. Je n'en crois pas ma montre, mais comme nous sommes au milieu des champs, pas de raison qu'elle m'indique quelque chose de faux. Et je double. C'est plaisant. Par contre, j'ai les dessus des genoux en feu...mais je pense à ce satané Vincent. J'aimerais bien le rattraper en montant...Mais toujours pas de Vincent.
Pire, je me fais à nouveau doubler par Bernard qui a l'habitude de finir avant moi sur les trails du coin. (heureusement que j'ai eu ma vengeance à Millau)
Bon ! Finalement, je suis en haut, sans avoir marché. J'en suis très satisfait. J'essaye de me décontracter dans les descentes pour ne pas avoir de crampes d'ici la fin. Pour l'instant, ça tire, mais ça va. Et je sais qu'il y a une longue descente à venir. J'en profite, je shunte le ravito, j'ai ma gourde. La descente du village se fait à 16 km/h, mais je peine à rattraper. Le sol est trop propre, trop régulier pour ralentir Vincent.
On arrive dans les champs. Le sol devient herbeux, je me détends devant ce parcours 3D, je double, mais ce n'est toujours pas Vincent. « Non de bleu ! Où fichtre peut il être ? » (peut être eussiez vous pu croire que j’eus dis : « P...... ! m.... ! c'est pas vrai ! Il fait c.... » mais que nenni! Je suis trop bien élevé).
Bref, toujours pas de Vincent ! Nous rentrons dans le bois. Il fait sombre. Oui, encore plus !
Un quad nous dit de tourner, qu'en haut de la côte, il ne reste plus qu'un faux plat descendant. Mais ce n'est pas un faux plat, c'est une fausse indication. Ça descend fort, très fort. J'arrive sur un binôme qui se range pour me laisser passer...juste avant de remonter ! Presque immédiatement, ils sont à ma hauteur. Je m'excuse, mais finalement, je tiens bon et je reste devant. Je cours toujours... mais bientôt, je craque. Trop raide. Trop essoufflé... et puis, tout le monde marche.
Je vois les lucioles tourner à droite. On doit être en haut. Je relance avant la fin et je plonge à mon tour dans la descente.
Et là : miracle ! Je rattrape Vincent. YES ! Il « déroule dans la descente » et me laisse passer. Je continue sur mon élan. Le concurrent de devant est loin. Je suis seul, c'est plus facile pour 'voir'
où on met les pieds. Mais d'un seul coup, ralentissement. J'arrive à toute vitesse sur un groupe de 3. je double à fond par la droite. Le premier me suis. Il a un vrai phare sur la tête ! « Et m..... ! » euh – pardon- « morbleu ! ». Ça me gène, je ne vois plus où je cours, je vois seulement une ombre danser dans les arbres. Alors, j'essaye d'être le Lucky Luke du trail : j'accélère pour doubler cette ombre. Mais je n'arrive pas à le distancer, il s'accroche... ça me booste, mais c'est fatiguant. Il reste encore 3 km !
Au 15ème km, je suis toujours à fond devant le phare, quand je me rappelle que la course fait 15,7 km. Heureusement, les 700 derniers mètres sont en descente.
Mon poursiuvant me colle toujours de prés. Je le sens accélérer. Je m'applique à arriver avant lui. Nous finissons en sprint dans le village, à plus de 20 km/h.
La ligne d'arrivée est franchie en 1h17. Je suis content de moi : contrat rempli !
La chasse au Vincent m'a bien profité...mais j'ai intérêt de faire des étirements : j'ai bien musclé le dessus des genoux.
Savoir que je suis 51ème seulement m'indique que ça a du aller vite devant, il devait y avaoir du beau monde.
A l'arrivée, l'ambiance est bonne. Il y a même du vin chaud... que j'arriverai à me retenir de boire !
Bilan de la course :
- départ raisonnable
- montées en courant
- pas d'alcool à la fin
reste à récupérer pour les 24H de Marignane vendredi prochain... dans 6 jours...Gloups !
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