un Tour De Suidé !
Le 30 mai, je suis à 3 jours de
l’UTCO, avec la ferme intention de tout casser : cette année,
je vais briller !
Je prends régulièrement mon vélo
pour aller au travail, lorsqu’il m’arrive un sacré tour de
cochon : je fais un beau soleil au dessus du guidon et je casse
tout. Tout ? non ! seulement 9 os : clavicule,
omoplate, 7 cotes dont 2 déplacées… ça fait quand même 4.5% du
total. Un score que bien des politiques auraient aimé faire aux
dernières élections…
Raté donc pour l’UTCO !
Je perds l’occasion de faire l’unique
Ultra Trail du COin, mais je gagne 6 semaines d’arrêt de travail
et le droit d’être chouchouté par ma Jupette ;). Les 3
premières semaines, impossible d’être dans une autre position
qu’assis. Ensuite, je peux marcher et respirer normalement. Les
balades du chien se font crescendo : d’abord 500 m, puis 800
jusqu’au jour où je franchis la barre impressionnante des 1.5 km.
Ensuite, c’est reparti, mais toujours sans sac à dos.
J’ai bien sûr raté la Montagn’hard
de début juillet ! (deuxième ultra de l’année vécu
seulement à travers les CR de mon pote Tidgi…)
Après mon arrêt de travail, je
reprends les trajets quotidiens en vélo et les randos en marche
rapide avec Jupette.
J’attends fin juillet, après 2 mois
de « régénération musculaire », pour recommencer la
course à pied. D’abord à plat autour du lac, puis petit à petit,
plus vite, plus long, plus pentu et plus trail.
Ton DosSard
J’arrive à la TDS avec seulement 150
km dans les pattes et peu de dénivelé. Pour la première fois,
j’angoisse un peu, car je n’ai absolument aucune idée de mon
niveau : que me reste t il de mes acquis avec ces 2 mois
d’arrêt ?
Dernier espoir de forme : je monte
bivouaquer en altitude avec mon père et un de mes fils pendant 2
jours.
On a le beau temps, on admire le Mont Blanc, on boit l’eau
des lacs et on voit des bouquetins et des chamois…
Petite ombre à
ce tableau idyllique, plus le temps passe, plus les nuages sont
nombreux.
Finalement, le temps est tout gris
quand on redescend à Chamonix pour aller chercher mon dossard.
J’entraperçois quelques kikous, mais
la fièvre UTMB n’a pas atteint son apogée.
Le mercredi soir, nous passons le
tunnel pour rejoindre un camping à proximité de Courmayeur. Le
temps se gâte encore. Il pleut avant l’heure du repas ! Et ça
dure toute la nuit.
5h du mat, il est temps de se lever.
J’enfile mes habits de course, on remballe les tentes mouillées et
on petit déjeune debout à l’abri de la porte du coffre de la
voiture. Pas top ! Il fait tellement mauvais, qu’on a la
flemme de sortir le réchaud de bivouac pour boire du chaud.
Il est l’heure ! Direction le
départ !
Nous trouvons rapidement une place au
bout de la ligne droite qui accueillera les heureux trailers dans une
heure.
Christophe le Saulx se place à coté
de moi… même pour le pipi de la peur dans le pré, il est plus
rapide que moi… je ne le verrai plus de la course ;)
Je stationne dans la foule sur cette
portion de route que je connais bien. CCC 2009, et reprise UTMB 2010.
Mais l’émotion reste la même. Le temps est frais, mais les
trailers sont chauds ! Prêts à partir. Un hélico nous
survole, le rythme de mon cœur tente de suivre le halètement des
pales. Puis, les discours se suivent, on nous prédit une heure de
sec avant la pluie plus ou moins forte.
J’ai bien tout mon équipement, je ne
crains rien.
Tour De Santé
Pour l’instant, étant sur la ligne
de départ, je ne suis jamais allé aussi loin dans un ultra cette
année ! Je révise mon plan stratégique de marche.
Le début du profil en long est simple
à mémoriser : en gros, 10 km de montée, 10 km de descente,
puis 10 km de montée et un bon 10 km de descente avant Bourg Saint
Maurice.
Donc, d’abord forcer pour arriver au
plus tard en 2h20 au col de la Youlaz et éviter les bouchons que les
CR des 2h30 me prédisent.
Puis, m’amuser dans la descente pour
arriver assez rapidement au premier ravito de la Thuile (que mon fils
soit fier de son papa…)
Ensuite, la remontée se fera un ton en
dessous pour gérer
Enfin, la descente pourra se vivre en
se déconnectant le cerveau, sans s’autoriser de trop monter dans
les tours, car, après Bourg St Maurice, c’est le gros morceau à
avaler. Mais, une fois au col du passeur, il n’y a plus qu’à
descendre jusque Cham en gérant les soubresauts du sentier.
Mais, pour l’instant, j’attends le
départ, et je ne vois aucun buff, aucune casquette kikourou. J’ai
perdu mes supporters dans la foule… je suis seul, parmi 1450
coureurs.
7h00 : c’est parti.
Je pars tranquille en essayant de ne
pas perdre ses satanées gourdes que j’ai accrochées sur les
bretelles de mon sac à dos… je viens de constater que les
élastiques sont détendus… ça commence mal ! Bon, je cours
dans la descente, et j’essaye de tenir le plus longtemps possible
dans la montée pour gagner quelques places.
Puis je marche. Juste derrière moi,
leptitchat et tontontrailer me rattrappent. Ah ! Enfin des
kikous ! nous devisons gaiement jusqu’au premier ravito au col
Chécrouit, où nous nous perdons devant les tables…
Je repars immédiatement pour conserver
l’avance que je viens de constater. Je m’étais pronostiqué
1h16, je passe 334ème en 1h07.Attention de ne pas se cramer !
Je continue sur ma lancée, rapidement rejoint par leptitchat. Nous
reprenons la conversation jusqu’à se qu’il pleuve. Je décide de
ne pas m’arrêter pour enfiler la veste de pluie. C’est le sac
entre les dents que je me débrouille pour enfiler la veste de
montagne légère que m’a prêtée mon père. Je ne suis pas sùr
de gagner du temps, en tout cas, je n’en perds pas, et je grignote
quelques places (surement une trentaine). Mais là n’est pas
l’essentiel cette année. Serais-je seulement capable de boucler ?
Tu Domines le Sommet
La montée au col de la Youlaz se fait
dans le bon rythme, sans à-coup. Il n’y a rien de vraiment
technique, mais le sol est fuyant à cause de la pluie… je plains
les derniers ; il y a de l’injustice. Les premiers sont les
plus aguerris à la montagne et ce sont eux qui ont les passages les
moins abimés…
Toujours est il que je voulais mettre
1h05 entre le ravito et le col et que j’ai mis
exactement….1h05’55’’
Je bascule après les premier 1500m de
D+ en 2h13, 304ème
Par temps sec, je me pensais capable de
redescendre sur La Thuile en 1h03… reste à voir sous la pluie
et le terrain glissant.
C’est mal barré, le sentier est
étroit et je n’arrive pas à doubler. Le type devant moi a des
mafate. Je ne comprends pas pourquoi les gens s’évertuent à
courir sous la pluie avec ces chaussures. Elles sont certainement
super confortables, mais il me semble que les semelles n’ont aucune
accroche dans la boue. D’un autre coté, ça amène un peu de
soleils sous la pluie. Ça égaie la morosité du paysage… quel
paysage ? L’horizon est bouché, ce n’est pas aujourd’hui
que je vais faire des photos splendides…
Je n’aurais pas du avoir ces pensées
négatives, le type devant moi lance ses pieds en l’air en passant
un petit rocher. Heureusement, plus de peur que de mal. Je profite
lâchement qu’il se détache de la boue pour passer devant, et…
Banzaï ! enfin, banzaï au ralenti, faut pas pousser quand
même. J’ai l’impression de jouer à Mario, je saute d’une
butte de terre à l’autre pour ne pas m’enfoncer dans la boue(ze)
de la pâture bovine. Je gagne encore quelques places. Bien m’en a
pris, nous arrivons sur une route, d’abord en terre puis
goudronnée. Et bien sur, je me refais doubler.
On oblique dans un petit sentier
(boueux) au milieu des arbres. La descente est scabreuse et mon
prédécesseur contrôle l’humidité du sol avec ses fesses. Mais,
la course est bien organisée, il tombe devant une fontaine, ce qui
lui permet de se laver immédiatement.
On retrouve un petit sentier en balcon
qui nous amène gentiment à la Thuile.
Tu Désires une Soupe ?
Je cherche le ravito et ma famille dans
la foule. J’aperçois mon fils qui m’accompagne un bout, mais
interdit de rentrer dans la salle. Je m’arrête à la sortie pour
échanger un peu avec eux.
J’ai mis 1h05’ 18’’, mon
estimation à 2 min prés. Je suis 262 ème
Jusqu’où arriverai-je à tenir le
rythme ?
Allez, prochaine étape, le col du
Petit St Bernard en 1h 47’
Ça remonte rapidement et je comprends
que ça ne va pas être du gâteau. Presque immédiatement, je
commence à être doublé… Pas moyen de courir sans risquer de trop
se fatiguer. Donc, peu importe le chrono final, il est prévu que je
récupère dans cette montée, je récupère !
Terre Dégoutante, Saloperie !
Les chemins succèdent aux rues ;
les sentiers succèdent aux chemins et les traces de vaches succèdent
aux sentiers. Il pleut toujours et comme les vaches ne font pas que
manger l’herbe, on ne sait pas dans quoi on marche…. Je pense
qu’il n’y a pas beaucoup de terre dans cette boue(ze). Et là,
j’ai un peu de mal à jouer le trailer fou, le sanglier des
alpages…En choisissant les cailloux pour prendre appui proprement,
je perds des places… mais ça me repose ;)
On longe un joli petit lac. La rive est
bien humide, avant la dernière montée sèche sous la pluie. La
pente est si forte que je remercie les pieds de myrtille pour leur
aide.
Arrivée en haut, on a atteint les
nuages. Ambiance montagne pour mes retrouvailles familiales. Mon
« petit » me protège de la pluie avec son parapluie.
Même mécanique que le ravito
précédent, j’y rentre seul, je mange rapidement une soupe et je
sors discuter.
Là, je me suis bien trainé :
j’ai mis 2h08’ 34’’, 21 minutes de plus que prévu. Pas
grave !
Je suis maintenant 328 ème
Que va donner la suite ? Prévision
de descente : 1h38’
Je repars tranquille. Mais la route
étant commune avec le ruisseau, ou le contraire, je saute comme un
cabri de pierre en pierre, jusqu’à ce que je remarque que je suis
à plus de 15 km/h ! Il est temps d’arrêter de jouer gamin !
Je repars sur un rythme plus honnête
sur ce faux plat descendant.
On sort des nuages, mais la vue est
toujours aussi limitée. J’en avais marre de faire des photos
floues à la David Hamilton, alors, j’ai laissé mon appareil à
mon père, et je ne le regrette pas…
Quel temps de ch…amois !
Je descends trop vite pour prendre le
temps d’admirer un joli petit hameau avec une joli roue à aube…
ça y est, je regrette l’appareil !
C’est reparti en descente sans
cerveau.
Malheureusement, ça fini par
s’arrêter. Dès que vous passez Séez, c’est plat. La traversée
du parc m’a semblée interminable… ou simplement minable. Pas
moyen de reprendre de la vitesse. Heureusement que j’ai prévu de
m’arrêter un bon moment à Bourg.
La foule est amassée pour nous
accueillir et finalement c’est plein d’entrain qu’on gravit la
dernière pente avant le ravito.
J’ai mis 1h35’ 36’’ pour
arriver. Deux minutes trente d’avance. Pour l’instant, et
contrairement à mes sensations, je suis dans les temps ! Je
passe à 14h02 au lieu de 13h50, cela reste raisonnable.
Tiens ? Du Sec !
Je retrouve ma famille aux petits soins
avec moi ; pendant que je prends à manger, mon père amène mes
affaires. Je me change pour enfiler des affaires sèches. Il ne pleut
plus depuis quelques temps, mais comme j’ai gardé la veste
imperméable, je n’ai pas trop séché…
Pendant que je mange assis, j’aperçois
le ptitchat qui fait son ravito comme une chef : deux trois
bouchées, un sourire et c’est reparti !
De mon coté, je sens que je ne serai
plus capable de tenir mon pronostic horaire. Un quart d’heure de
retard à l’arrivée à Bourg, une demi heure de pose de plus sur
le ravito, la montée la plus raide et la plus longue du parcours…
Impossible de reprédire correctement un horaire d’arrivée au
prochain ravito ; Je tombe d’accord avec mon père. Celui-ci
m’attend jusque 19h au Cormet de Roselend au plus tard, après, il
sera temps pour eux de rejoindre Chamonix et son terrain de camping.
Je refais mon sac à dos, tout est bien
rangé ? Je peux partir. 5 mètres plus loin, contrôle du sac.
Mince, ce qu’on me demande est dans le fond. Je déballe tout,
obtient mon accord de passage et refais 5 mètres avant de refaire
tout mon sac…
Finalement, je repars tranquillement
dans la rue marchande, tourne à droite, et attaque la montée. 5
minutes et j’ai trop chaud avec ma veste de montagne ; Je
m’arrête pour l’enlever et la faire tenir dans le sac. Je
repars, j’ai perdu assez de temps depuis le ravito. Le sentier
monte régulièrement et nous éloigne de Bourg en serpentant. La
pente n’est pas si forte, pourtant, j’ai du mal de tenir le
rythme général. Je me prétexte un problème de laçage pour faire
une pose. 30 secondes et je repars. Je tiens un rythme régulier. On
me suit. Je propose de laisser la place, mais le gruppetto me
félicite pour ma régularité. Je ne sais pas si ça me met la
pression, mais je craque et au bout de quelques temps, je dois les
laisser passer et diminuer ma vitesse.
Ton Dernier Souffle
La pente devient plus forte ; On
longe un fort, est ce celui de la plate ? En tout cas, je ne
vois pas ce qui est « plate ». Le sentier ne perd
plus de temps à serpenter, il est maintenant perpendiculaire à la
pente. C’est plus simple, mais plus dur ! J’essaye d’avoir
un rythme ; Même si j’ai bien conscience qu’il est plus
faible que celui que j’espérais, mais surtout, plus faible que
tout le monde, j’avance.
Arrivée à une bergerie, je refais un
plein d’eau. Ils attendent la neige pour demain parait il. Et c’est
reparti. On attaque la montagne, voici les alpages.
Tenir, Durer, Survivre
Est-ce l’altitude ? la fatigue ?
Mais j’ai du mal d’avancer. Je vais même m’arrêter plusieurs
fois sur un rocher pour regarder les autres passer... ça ne m’est
pas arrivé depuis la CCC de 2009… Mais il faut repartir et
persévérer… à force de marcher lentement, j’arrive doucement
au col du passeur. Celui-ci est sur équipé, aussi bien en matériel
qu’en personnel mais c’est compréhensible. Là, tout de suite,
de jour, sous le beau temps (relatif), c’est un peu scabreux. Les
rochers sont friables, et verticaux. On a l’impression qu’une
chute se finirait au mieux avec de grosses écorchures sur ces lames.
Je ne lâche pas la corde. J’espère pour l’équipe en place que
le relatif beau temps va continuer, surtout cette nuit.
Ce passage délicat passé, je me
libère un peu et je me laisse allé à redoubler quelques
concurrents. Non pas pour gagner des places, mais pour me redonner un
peu confiance.
Je franchis un ruisseau et la suite est
facile… techniquement, parce qu’une espèce de lassitude
m’empêche de me forcer à courir. Alors, je marche nordique. Quand
tout à coup, le vent se renforce, mais moins que la pluie. On se
croirait en pleine tempête maritime. Il pleut à l’horizontal. En
moins de 5 minutes, ma veste de montagne est transpercée. J’en ai
marre ! Je ne me vois pas marcher toute la nuit dans le froid,
l’humidité et sans visibilité… quel plaisir ?
Ça fait un moment que ça me trotte,
mais je n’arrive pas à me trouver le moindre argument qui me
pousse à finir et que je ne classe dans le tiroir « Vanité ».
Au lieu de penser à la suite du trajet, je me cherche des excuses
pour arrêter.
Cette pluie tempétueuse est la goutte
d’eau qui fait déborder la veste. Ma décision est ferme et
définitive : si j’arrive avant le départ de la voiture
familiale, je saute dedans !
Pour une reprise, 60 km, 4300m de D+ et
3500m de D-, c’est suffisant. Déjà 12 h de passé. Si je
continue, c’est pour au moins autant…
Me voilà donc avec un nouveau
challenge : arriver avant 19h30. Car je connais mon père. Il
aura décidé de patienter encore un peu en ne me voyant pas
arriver ; Une demi heure semble un bon compromis car il lui faut
arriver à Chamonix avant la tombée de la nuit.
si j'étais allé plus vite, j'aurais vu ça |
mais j'ai plutôt vu ça... |
Je retrouve un peu d’énergie et je
trottine jusqu’au ravito. Les spectateurs sont sporadiques. Ils y
en a bien quelques uns cachés entre un rocher et un parapluie, mais
pas les « miens »…
Enfin ! la tente du ravito !
Je ne m’arrête pas, et s’il y avait moins de monde, je l’aurais
traversé en courant. De l’autre coté, je cherche la voiture
familiale. J’en vois bien une qui ressemble, mais impossible de
reconnaître les occupants derrière la buée des vitres. Ouf !
On m’attend. A peine la porte de mon père s’ouvre qu’on parle
ensemble de l’arrêt de la course.
Je retourne à l’entrée du ravito et
je fais la queue pour abandonner. Je rends mon dossard et file à la
voiture où j’enfile des vêtements secs. Premier bonheur.
Terminé, une Douche, une Soupe et au lit
La voiture redescend sur Chamonix quand
je suggère à mon père de camper n’importe où, puisque je ne
passe plus la ligne d’arrivée, on peut aller ailleurs.
Pendant qu’on fait la liste des
villes pouvant nous accueillir, on passe devant un refuge du CAF. La
providence est avec nous. Il y a de la place.
Sous ma couette, je savoure le bonheur
de m’être arrêté. C’est une première pour moi, mais aucun
regret !
Le lendemain, on va quand même à
Cham. Mais le mauvais temps fait que nous ne ressentons pas la magie
du rassemblement. Finalement, on partira après le repas de midi,
sans attendre le départ des copains sur l’UTMB et sans les
encourager.
On a bien fait, le départ a été
décalé… mais ça c’est une autre histoire…
Un Très Mauvais Bilan 2012
Pas d’UTCO, pas de Montagn’hard,
une demi TDS… Ce n’est pas la fin du monde, mais je crois que
2013 est déjà planifié : on reprend les même et on
recommence